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Ce put*in de laxisme… qui est génial en fait !

5 mai 2024

Je viens de découvrir qu’il y aurait un « courant ÉDUCATIF laxiste ». Et je pense même qu’il se pourrait qu’on m’y ait mise dedans. ^^
Je revendique le laxisme [comme je le développe dans mon livre « Mon enfant mon égal »] si sa définition est : « tendance excessive à la conciliation » (conciliant = « qui est porté à maintenir la bonne entente avec les autres, par des concessions » -Source Google, je suis écrivaine mais j’ai pas mieux sous la main-). Je trouve génial d’être conciliante (j’en suis encore trop loin, malheureusement). L’adjectif « excessive » est probablement important (même s’il manque le cadre de référence : excessive par rapport à quoi, à qui ?), car attention au mot « concessions » qui implique de « perdre quelque chose », or je vous dis plus bas, ce n’est pas ce que je vous propose.

Ainsi, le laxisme c’est génial, pour moi ! Mais il fait grincer les dents parce que beaucoup en ont une définition bien autre : ils pensent qu’on parle de parents qui n’ont rien à foutre de leurs gamins et ne s’en occupent pas, ou de ceux qui se laissent taper par leurs enfants. « Courant éducatif laxiste » ? Le mot « éducatif » a logiquement bien peu de choses à faire là : moi j’appelle pas ça éduquer, j’appelle ça « s’en foutre des êtres humains qu’on a mis au monde et dont on est responsable légalement » ou « être victime soi-même de violences ».

Et pourtant je milite pour qu’on cesse « d’éduquer » car, selon ma propre définition qui n’a de valeur que pour moi et ceux qui le veulent, éduquer = convaincre/forcer une personne qu’on considère moins avancée que nous (ou/et plus basse dans la hiérarchie) à aller dans le sens qu’on lui désigne (même si c’est avec « bienveillance ») un peu comme un poisson dans une nasse.

Je milite pour qu’on cesse d’imposer son autorité sur une personne plus jeune qui devient notre subordonné-e.

Je milite pour qu’on cesse de penser qu’on sait tout mieux qu’elle parce qu’on est son parent et qu’on va lui inculquer non seulement nos valeurs/croyances mais aussi tout le package du parfait enfant bien éduqué.

Est-ce qu’on pourrait envisager d’arrêter de créer des relations en famille qui mettent en scène un piédestal sur lequel les parents trônent, les enfants en-dessous attendant leur béquée bouche ouverte et mains liées ? Est-ce qu’on peut arrêter de voir la famille comme un espace de soit-disant liberté et respect mais qu’il serait indispensable d’enserrer dans « un cadre et des limites » ?

On glorifie « l’autorité bienveillante ». Je hais au plus haut point cette notion car on dénonce si souvent l’adultisme mais on continue sans vergogne à penser que le parent doit avoir de l’autorité ! La main de fer dans le gant de velours…

Car pour moi, la vie de famille est une cohabitation affectueuse, complice, soutenante, réconfortante, enrichissante, challengeante, passionnante, naturelle. Pas besoin de chefs, pas besoin de subalternes pour vivre cette aventure. Et ce quelque soit l’âge des membres de la famille.
Être chef me semble en effet se justifier seulement si on ne sait pas faire entendre ses besoins autrement qu’en commandant……. et si on est convaincu que notre vision du monde est celle qui doit s’imposer aux autres.

Pas besoin d’autorité pour se faire respecter en tant qu’être humain ! Non, non, non !

Et il est très important pour cela de savoir reconnaître en nous ce qui remplit ou heurte nos besoins, d’apprendre à les écouter et les défendre, avec respect et écoute de ceux des autres. Transparence, connaissance de soi, authenticité, clarté, sincérité, humilité. Certainement pas le renoncement à ce qui nous épanouit, au profit des autres ! Il ne s’agit pas de disparaître mais au contraire d’avoir le courage de revendiquer qui on est et ce qui nous fait du bien, et de refuser ce qui est délétère pour notre bonheur. Cela passe donc par le réflexe d’introspection, d’auto-écoute et d’auto-analyse, ce qui s’apprend (voyez l’approche de la CNV). Et dans le même temps, accompagner les autres membres de la famille dans cet apprentissage de la connaissance de leur propre fonctionnement (qui n’est pas figé d’ailleurs). Et puis écouter tous ces besoins à l’instant T, et voir comment trouver des solutions concrètes gagnant-gagnant, ou « moins perdant-moins perdant ».
Ce processus est efficace en famille pour vivre dans la complicité et le respect, il l’est aussi dans la société, au travail (voir les propositions de mon conjoint et associé Stéphane Witzmann), dans le monde !

Mais ceux qui défendent « l’éducation » n’ont-ils pas peur, au fond, que leur enfant devienne quelqu’un de « mauvais » ? Mauvais selon quels critères ? Ceux des parents ? Ceux de la société ? Ceux de la religion ?

Si on laisse la liberté à notre enfant d’être qui il est, peut-être allons-nous découvrir chez lui des penchants qui ne nous plaisent guère… Il faut du courage pour les voir, les écouter et s’y intéresser. C’est souvent plus facile de maintenir les apparences et faire l’autruche.
Nous pouvons lui interdire ces penchants en le punissant, en le menaçant, en le coupant de ses fréquentations, le forçant à modifier ses choix, ou en lui faisant la morale.
Je pense pour ma part qu’il peut être hyper aidant de chercher derrière les actes ou paroles quels besoins sont nourris par les choix que nous jugeons « mauvais ». Gardons en tête que non, nous n’avons pas la vérité absolue sur la vie ! Nous voyons les choses à travers notre filtre. Nous pouvons partager qui nous sommes, mais l’opinion de l’autre est toujours justifié en fonction de sa personnalité, sa vision des choses, son propre contexte, ses goûts, et à quoi il donne la priorité, quelle satisfaction de quels besoins devient prioritaire en ce moment.
Il y a tant à dire, ça tombe bien, je réponds dans mon livre avec humour à « Tantine Berthe », qui représente nos doutes et objections. Lisez-le si cette approche vous interpelle.

Lise Witzmann.

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