[Temps de lecture : 5 mn] Je demande à fiston de venir manger. Filston balance tout dans sa chambre en hurlant. Les canettes vides de boisson rebondissent bruyamment sur le mur, les feuilles de dessins prennent leur envol épouvanté, les stylos-fusées procèdent à un atterrissage en urgence dans des circonstances catastrophiques. La dernière victime et pas des moindres, […]
Moi j’aime le chant des oiseaux, des grillons et le ronron du chat, les taches de soleil dansant sur un mur décrépi, le rire des enfants, la musique épique et aussi mélancolique, parler aux arbres et les écouter, l’été, chanter Goldman, me baigner à la rivière, m’extasier devant à peu près tout, refaire le monde jusqu’au petit matin avec mon époux, analyser les comportements humains, l’aventure au bout de ma rue, la légèreté d’une journée sans obligations, la beauté des petites choses discrètes,…et je projette de devenir nomade en camping-car avec mon mari.
J’ai peur d’aller chez le coiffeur, je suis trypophobe et hypocondriaque, j’ai la phobie du téléphone, je sursaute en hurlant si je ne vous ai pas entendu-e arriver, je pleure très souvent, je perds mes mots et mes idées, j’écris des phrases grammaticalement tordues, je change d’activité dès que je change de pièce parce que j’oublie ce que je faisais, je déteste mâcher du chewing-gum et entendre des voix robotiques, l’injustice me rend folle, et la souffrance des enfants m’anéantit,…
Là où j’aurais pu être juste « contente », je suis folle de joie, et là où j’aurais pu être juste « triste », je suis au désespoir.
Si quelques-uns des éléments cités font écho en vous, vous saurez les retrouver semés parmi mes écrits, et peut-être même que vous vous sentirez un peu moins seul-e-s.
Lise Witzmann.